7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
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E. Amann
Un nouvel ouvrage de Thodore de MopsuesteIn: Revue des Sciences Religieuses, tome 20, fascicule 3-4, 1940. pp. 491-528.
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Amann E. Un nouvel ouvrage de Thodore de Mopsueste. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 20, fascicule 3-4, 1940.
pp. 491-528.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1940_num_20_3_3979
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rscir_109http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1940_num_20_3_3979http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1940_num_20_3_3979http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rscir_1097/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
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M
CHRONIQUE
D'ANCIENNE
LITTRATURE CHRTIENNE
Un
nouvel
ouvrage
de f hodore de IVlopsueste
Les unes
aprs les
autres
sortent
de l'ombre o
les avait relgues
la haine de Justinien et de son monde, des uvres capitales du trs
grand
thologien
et du trs grand exgte
que
fut Thodore de
Mopsueste.
Retrouv
en
une traduction syriaque, son commentaire
sur l'vangile de saint Jean a t
publi,
ds
1897, par M.
Chabot
et
l'on
attend, non sans impatience, l'dition avec
traduction
latine
de
cet
ouvrage magistral
que
promet
depuis longtemps
le
R.
P.
Vbst.
Plus importante peut-tre fut la publication en 1933, par M. Mingana,
de la srie des catchses
ante
et post-baptismales, dont nous
avons
entretenu les
lecteurs
de la Revue (1). Cet
ouvrage,
fruit
de
la
maturit
du
grand vque, permet, nous l'avons
dit,
de se faire de
la ohristologie
de
celui-ci
une
image
assez diffrente de
celle
que
l'on
a essay pendant
des
sicles
d'en
donner,
en mettant bout bout ;
des lambeaux de textes dcoups
dans
ses ceuvres
par
des gens qui
ne lui
voulaient
pas
de
bien.
Il
faut
assurment
regretter que les
critiques
n'aient
eu connaissance du
fameux
trait De incarnatione,
retrouv
par Mgr
Adda Scheer, que
pour apprendre,
trs peu aprs,
la
disparition
de
l'inestimable
manuserit
qui le
contenait
en
mme
temps que
la mort tragique
de son
dtenteur. Cette
perte
est-elle
irrparable 1 On
voudrait bien
conserver ce sujet quelques espoirs.
Pour l'instant nanmoins
il faut renoncer l'ide d'exprimer,
dans
les termes
mmes o le fit
l'Interprte , la
doctrine 'de licole
antiochienne concernant
l'incarnation. Mais voici que vient de paratre
(1) Cf..
Revue, aime
1934. p. 161 et sq.
17
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3/39
492
.
A-MANN
un gros ouvrage qui
donnera
des premiers essais
d'exgse
de Thodore
une notion
autrement claire que
toutes
celles
o
nous nous arrtions
jusqu'ici
(1).
Mgr
R.
Devreesse,
scriptor
la Bibliothque
vaticane
a rassembl
dans
ce
gros volume de prs de 600 pages
les
rsultats
d'un labeur
prolong,
dont
ses
multiples articles
dans la Bvue
'biblique et son
admirable travail
sur
les Chanes exgtiques
grecques,
dans le
Supplment
au
Dictionnaire de la
Bible
(2) peuvent
donner
quelque
ide.
Ce
livre
compact
restitue une bonne
moiti du
commentaire sur
les
Psaumes, auquel
le futur vque
de Mopsueste avait consacr, presque
au
sortir
de l'cole,
sa juvnile
activit.
Pour
juger
de l'importance
de cette publication il suffit de lui comparer les
maigres colonnes
de
la Patrologie
grecque (3)
o
l'on avait
recueilli,
la suite
de
Fritzsehe,
les
glanures
du
commentaire
de
Thodore
recueillies*
dans
les
chanes.
Encore
de
ce total
conviendrait-il de retrancher un bon
tiers d'
exgses
qui doivent tre rendus
Thodoret et
d'autres
commentateurs
(4).
A
la
vrit,
Mgr
Devreesse a
largement
bnfici du travail de
plusieurs
critiques
antrieurs.
A premier examen
son
livre
se compose
de deux
parties
dont
la premire
reproduit,
en la doublant
et
l
de quelques bribes de grec, une
traduction
latine du
commentaire
(5),
tandis que la
seconde restitue
le
texte
grec
lui-mme (6). Le
texte
latin en question tait connu depuis la publication qu'en avait faite
G.
L.
Ascoli,
en
1878
(7). S il
n'avait
pas
t
publi
intgralement,
'le
texte
grec
avait
t
signal ds
1902, par
H. Lietzmann (8) ; il
s'agissait
avant tout d'en
donner une
dition exacte, comme
aussi
(1) Robert
Devreesse,
Le commentaire de Thodore de
Mopsueste
sur
les
Psaumes.
Citt
del Vaticano,
Biblioteca
apostolica vaticana,
1939,
fasc.
93
de la collection
Studi et TestL
(2) T. I, 1928, col. 1084-1233.
(3) P. G., t. LXVI,
col. 648-696,
texte grec
doubl d'une
traduction
Jatine, soit
24
colonnes de
texte
grec.
(4)
Of. R.
Devbeesse,
Le commentaire de Thodore de Mopsueste sur
les Psaumes, dans Revue
biblique, 1928,
p.
347-349.
(5)
P.
1-141, donnant le commentaire
de
Ps.
I-XXXI
(citations
toujours
faites
d'aprs
la
numrotation
des
LXX et
de
la
Vulgate).
(6) P.
142-561, commentaire de
Ps. XXXII-LXXX. A
partir de ce
dernier
psaume,
les
ressources textuelles ne
permettent plus
de
prolonger
l'dition.
(7) G. I. Ascoli,
II
codice irlandese delV Ambrosiana
edito
e
illustrato,
Rome, 1878. Ce n'tait
d'ailleurs pas le point
de
vue
exgtique
qui
avait
l'ctenu
l'attention de l'diteur.
Le
ms. publi par lui tait rempli dans
les interlignes et les marges
de gloses
irlandaises. Celles-ci
ont fait
l'objet,
ultrieurement,
d'une
publication
part.
(8) Der Psalmencommentar Theodors
von
Mopsustia, dans
les
Sitzungs-
lerichte
de
l'Acadmie
des
sciences
de Berlin, 1902,
p.
334-346,
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CHRONIQUE
D'ANCIENNE LITTRATURE
CHRETIENNE
493
de reprendre, nouveaux frais, la publication des passages fournis
antrieurement
par
les
compilateurs de
chanes. Le
nouvel
diteur
s'est
fort
consciencieusement
acquitt
de
sa
tche;
un
simple coup
d'iil dans le volume
permet
de
voir
immdiatement la provenance du
texte
qui est
donn, un examen
plus
attentif rvle
toutes les res-,
sourees qui sont
mises
la disposition du lecteur
pour
clairer sa
religion.
Car
nous
n'avons
pas affaire ici avec
la
publication d'un texte
intgral de Thodore qui se
lirait
de
bout-en-bout soit dans
sa
rdaction
grecque primitive, soit dans une
vieille version latine.
Sauf
pour
le commentaire des psaumes XLIII-XLIX dont nous avons,
par un heureux hasard, une exgse continue, nous ne lisons, somme
toute, que
des
extraits plus
ou
moins copieux, plus ou moins suivis,
au
travail
sorti
de
la
plume
de
Thodore ou
de
son traducteur.
L'uvre primitive
s'est
trouve
monnaye par
les
auteurs
de
chanes (1), qui n'ont relev dans celle-ci que ce qui allait leur
propos. Mais l'on sait les multiples difficults auxquelles se heurte
un diteur quand
il
s'agit
d'identifier
les
fragments
fournis
par un
catniste. Outre que certains d'entrs eux sont anonymes, l'exactitude
du lemme qui annonce les autres peut trs souvent tre suspecte.
Qui nous garantira que
tel texte
donn comme de Thodore n'est
pas
de
Thodoret, voire de Chrysostome
ou de Cyrille
d'Alexandrie
%
Quand
on
ralise les chances d'erreurs,
on
se prend
parfois
douter
qu'il
soit
possible
d'difier sur
les
textes
fournis
par
les
chanes
une tude ayant quelque
garantie
d'exactitude.
Et
pourtant,
quand on
s'est rendu compte
du
procd suivi par
Mgr
Devreesse, on
arrive
la
conviction que
l'on
peut, dans l'immense
majorit des cas, faire confiance
l'diteur et que nous lisons
bien
ici l'uvre
de
l'Interprte , sinon
toujours
dans
sa
rdaction
continue, du
moins
en des
extraits fidles;
on se
persuade
ds lors
qu'il
sera possible
de faire usage, sans arrire-pense,
des
matriaux
ici rassembls pour reconstruire la pense de Thodore.
Commenons par
le texte grec, qui
occupe,
nous l'avons
dit,
les
deux
derniers tiers du volume.
A
la
p.
142
(dbut
du
Ps.
XXXII)
noussommes avertis
tant
par
une note insre
au
bas
de
la
page, que
par
le
sigle C
qui apparat
dsormais dans
la
marge
extrieure
et
qui se
poursuivra jusqu la p.
401,
que le texte des
fragments donns
est
emprunt au
ms. Coislin grec
12,
sur
lequel
la
prface
du volume
(1) Pouf bien entendre
ce que sont
les chanes et
la difficult de
dmontrer
l'authenticit des passages
donns comme
de tel auteur, se reporter
l'article
du
Supplment au Dictionnaire
de la
Bible signal plus haut.
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494
.
AMANN
nous renseigne abondamment (1). C'est une chane
deux
ou trois
auteurs (2),
dans
laquelle
le
eatniste
fait alterner,
pour l'explication
de chaque verset des psaumes, d'abord Athanase,
Basile
et Jean
Chrysostome.
Quand
il
arrive
au
psaume
XXXII,
ayant dcouvert
sans doute un manuscrit d'un des plus
clbres
commentateurs du
psautier,
notre
Thodore, l'auteur de la chane emprunte frquemment
au nouveau venu des
explications
complmentaires. Du ps. XXXIV
au
ps.
XLII ce sont exclusivement Athanase et Thodore
qui
se
relaient pour
expliquer le texte
sacr ; il en
sera
peu prs de
mme
pour
l'exgse
des psaumes L-LX. Un hasard
tout
fait inattendu
fera
de
plus que, du
ps.
XLIII
au ps.
XLIX,, le
catniste
nous livre,
non plus des
fragments
de Thodore, mais un
expos
continu (3).
Au dbut du
ps. XLIII,
en effet,
une
note du
scribe
nous prvient
qu'il
n'avait
pu
d'abord
mettre la
main
sur
les
exgses
de Thodore
relatives
aux psaumes
XLIII
-
XLIX. Les
ayant dcouvertes
plus tard
il trouva
plus commode,
au
lieu de les intercaler entre les extraits
d' Athanase et de Chrysostome, dj arrangs, de les
donner
la
file
i(4). Cette note lve tous les
doutes
sur
l'authenticit
du
commentaire des sept psaumes en question; et voici restitus, dans leur
intgrit primitive,
de
trs beaux dveloppements
dont
quelques uns
de capitale importance.
Il
est
peine
besoin de faire remarquer les
garanties d'authenticit que tout
ceci
apporte
aussi bien
pour
cette
srie
limite,
que
pour
l'ensemble des
textes fournis
par le
Coiin
12.
. II est
bien
regrettable
que
ce
manuscrit, fort mutil
dans sa
dernire
partie, ne dpasse gure
le
commentaire
du
ps.
LX. A
partir de
ce
moment, il
peut tre
suppl
par un
groupe
de manuscrits
qui
avaient dj
fourni
quelque
appoint pour
la
reconstruction
du
commentaire grec
des
trente
premiers
psaumes,
qui
avaient dj
t
exploits
par
les
prcdents
diteurs et qui fournissent pour la srie des
psaumes
LXI -
LXXX
une contribution importante. Il
s'agit
surtout
du
Parisinus
graecus
139 et
du
Vaticanus
graecus
1682-3 dont
Mgr
Devreesse a essay,
avec
beaucoup de bonheur, d'expliquer la gense.
(1) P.
XI-XV.
(2) En
de telles chanes
le risque
de
confusion
entre
les divers
auteurs
est
rduit
au minimum
;
il est facile de le comprendre.
(3)
Parmi les psaumes ainsi traits figure
donc
le
Ps.
XLIV nous
signalerons
plus
loin son importance. C'en est donc fait des
doutes
que
certains avaient exprims sur l'authenticit thodorienne des exgses
de
ce
psaume.
(4) Le ms. contient donc deux commentaires successifs
de la
srie
de
psaumes
XLIII
XLIX :
celui de
Thodore, qui est continu, et celui qui
est fait
par
alternance
d'exgses d'Atbanase et
de
Chrysostome,
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CHRONIQUE
D'ANCIENNE
LITTERATURE
CHRETIENNE
495
Ces
manuscrits
driveraient d'une
autre
srie
qui reprsenterait
mieux
qu'aucun
des mss
connus
le travail
sinon
de Procope de Gaza,
au
moins
de
son
cole
(1).
Dans
cette
srie primitive
o l'on trouvait
des
textes d'Origne, d'Eusbe, de Thodoret, de Didyme,
d'Apollinaire,
de Cyrille, figuraient trs peu
d'extraits
de Thodore.
Des
catnistes
postrieurs ont voulu
combler
cette
lacune,
en" ajoutant, aux
fragments antrieurement transcrits des textes d'autres Pres, en
particulier
des
passages de
Thodore,
de Diodore, d'Athanase.
Pour
ne
pas
augmenter dmesurment
le
volume de telles compilations, ils
se
mirent
rsumer les exgses des auteurs antrieurement
rassembls,
y ajoutant ensuite de longs extraits, fournis
souvent
par la
tradition
directe,
pour
Thodore-,
Athanase,
Diodore,
qui
se
trouvrent
ainsi particulirement bien
traits
(2).
Le
Parisinus
graecus
139
et
le Vaticanus graecus 1682-3, qui sont de ce dernier type, sont
donc
susceptibles de fournir un appoint considrable pour les psaumes
LXI-LXXX;
on
retrouvera leurs
sigles, P
et
Y,
au bas de bien des
pages de la prsente dition, partir de la p. 401. Ils ne sont
pas
d'ailleurs
les
seuls, et
il
faut
tout spcialement tenir
compte d'un
autre
ms, le
Vaticanus graecus 1422, qui reprsente un stade plus
avanc
de la rdaction des chanes
sur les
Psaumes,
Avec ce
manuscrit,
nous
arrivons au
moment
o
les
catnistes exploitent une
masse
de
nouveaux interprtes,
en
sorte
que
le nombre
des
commentateurs cits
atteint
la
trentaine.
Dans
ce
fouillis
de
nouvelles gloses
il
s'en
est
introduit
un certain
nombre en provenance
de Thodore
qui
n'avaient
pas
encore t mises en circulation.
L apport
fourni par ces diverses
sries
de chanes n'est point ngligeable; en fin de compte,
bien
que
le
commentaire
fourni
par Mgr Devreesse pour
la srie des psaumes
LXI
LXXX soit
loin d'tre aussi
toff que
celui
qui est
donn
des
psaumes XXXII
LX,
il
n'en forme pas moins
un
texte
sensiblement continu. A peu
prs
chaque verset se trouve
comment,
encore
qu'en abrg,
et surtout
les arguments des psaumes, qui
ont
tant d'importance
pour une juste comprhension
de la
pense
de
Thodore,
sont d'ordinaire conservs dans leur
intgralit.
Pour
ne point
surcharger
notre
expos, nous
ne
signalerons
que
pour
mmoire
les
autres
mss grecs
de
chanes
auxquels ont
t
emprunts
1)
Aux
dernires annes du Ve sicle et au dbut du VIe, Procope
est,
Gaza, le plus illustre reprsentant de la
deuxime
sophistique
christianise. Sur
ses travaux
exgtiques,
qui
semblent tre au
point
de
dpart de
l'activit
des catnistes,
voir
l'art. Chanes exgtiques, col.
1087-1088.
(2) Sur ce dveloppement progressif des chanes sur
les Psaumes,
par
introduction
continue
de
nouveaux commentateurs, voir
le mme
article,
col.
1110
sq.
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496
.
AMANN"
de ci de l quelques exgses inconnues
par
ailleurs, mais qui
sont surtout importantes en
ce
qu'elles confirment, quand
elles
se
rencontrent
avec
ceux-ci,
l'authenticit
des extraits
provenant
des
manuscrits principaux.
En
rsum le Coilin 12, bon type de chane
deux ou trois auteurs, a fourni la partie centrale
du
volume, celle
qui se trouve tre
de beaucoup
la plus importante; les mss Pari-
sinus graeeus
139 et Vaticanus graecus 1628-3,
supplent
le
codex
prcdent au moment o il commence tre dficient; d'autres mss
permettent soit
de supplmenter,
soit
de
doubler
de
certains
moments tous ces textes grecs.
Si l'on
y
ajoute l'appoint
que fournit
la chane publie par
B.
Cordier au
XVIIe sicle
sous
le
nom Ex-
positio Patrwm
graecorum
in Psal/mos
(1),
on se trouve
devant un
matriel relativement considrable,
dont les
diverses
parties
se
garantissent
les
unes
les
autres.
La
prsente
dition
permet de retrouver
sans aucune peine les endroits
o
se rencontrent
soit
indits,
soit
publis,
les
passages
parallles celui que
donne
le corps mme
du
texte.
Quand on lit ce
texte
grec d'affile
et ce
n'est
point chose
pnible,
tant
l'ensemble est
intressant
on
ne peut qu'tre frapp
par une
homognit
qui est un
critre
sr d'authenticit.
Ce
n'est
pas
seulement
dans
les arguments conservs en tte de chaque
psaume que cette
ressemblance
se peroit ;
dans
ce
cas
elle est au
maximum et il est impossible de concevoir le moindre doute sur
l'unit
d'auteur.
Cette
ressemblance
est
encore
sensible
dans
l explication mme du texte
sacr, qu'il
s'agisse,
comme
dans le
Coislin 12,
de
dveloppements
assez copieux,
ou,
comme il arrive
souvent dans
les
autres
manuscrits, de
simples notes, rsultant
du travail
d abrviation
fait
par le
catniste.
Nous nous en rendrons mieux
compte
en tudiant le contenu
(mme
du
commentaire.
Le seul
regret
qu il
soit permis
d'exprimer c'est
que
les
lacunes de
la
tradition
manuscrite
ne
permettent
gure de pousser les
recherches
au del du psaume
LXXX. Il est, en effet,
dans
la
dernire partie
du psautier quelques
textes sur lesquels
on aimerait avoir le
sentiment de
l'Interprte.
Le
premier
tiers du
commentaire,
comportant
l'explication
des
psaumes I-XXXI, ne s'est
plus
conserv, avons-nous dit, que
dans
une
traduction
latine d'une incontestable lgance et dont la fidlit,
(1) Chaque psaume
y est
expliqu
trois reprises
: 1
par une
Paraphrase assez brve,
emprunte
aux Vindobonenses 8, 297, 298 ; 2 par un
commentaire attribu Thodore
d'Hracle, qui
est en
ralit
d'un
certain
Pierre
de
Laodice et
qui
n'est
qu'une chane sans lemmes o
se
retrouve
le
bien
de nombreux commentateurs des
Psaumes ; 3 par
une
chane
fournie par divers mss. de Munich et de Venise. Cette
chane
est au
point
de dpart de
l'dition
de
Fritzsche reproduite dans la
P. G.
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CHRONIQUE
D'ANCIENNE
LITTERATURE
CHRETIENNE
497
au moins gnrale, est
garantie
par la
comparaison avec les
rares
fragments grecs,
qui
et l doublent le
latin.
Cette
version
est
conserve
dans
un
ms
de
Milan
{1)
l'Ambrosimug
C
301
inf.j
publi
en 1878 par G.
I.
Ascoli
(2). Si l'on
nglige
les
feuillets liminaires
de
ce
codex jusqu au folio 14a (3),
on
voit dbuter
cet
endroit un
commentaire
complet du psautier.
Il
ne
s'agit nullement d'une chane,
mais
d'un
texte
suivi,
si
bien que
le premier
inventaire de
l'Ambro-
sienne
le
dcrit comme un
travail
de
saint
Jrme sur le Psautier :
Hyeronimi
presbiteri
super Psalterimm.
Cette attribution n'a
pas
t
retenue par les critiques du XVIIIe
sicle;
ni
Muratori, qui
imprima
une douzaine d'extraits
du
manuscrit,
ni
Dominique
Vallarsi
ne
voulurent admettre
l'origine hirony
mienne. Ce dernier suggra
le
nom de
saint Colomban,
que
retenait encore
tout rcemment,
encore
qu'avec des rserves, le trs rudit dom
Morin.
En ralit
il s'agit (bien d'une traduction
du
commentaire de
Thodore . Aux endroits
o d'autres
tmoins
: fragments grecSj citations
de Faeundus d'Hermiane ou du
Ve
concile permettent la comparaison,
est
impossible
de s'y mprendre.
Mais
et cette
observation
est
d'une extrme
importance
il
vient un
moment,
au
psaume XVI,
11
tois,
o
dans le
manuscrit la contexture
du
commentaire
change
brusquement
(4). Au lieu
de transcrire intgralement
le texte
qu'il
avait
sous
les
yeux et dont nous
pouvons
juger par
le texte
parallle
de
B, le
copiste
se met
abrger, se
contentant de transcrire
des
fragments
souvent
spars
l'un
de
l'autre
par
de
longs
espaces
(5).
Fort
heureusement'
le ms.
B d'une part,
les
feuillets liminaires
de
A,
d'autre
part, ont
conserv assez
de
fragments
de la traduction
intgrale
pour
que l'on puisse arriver, sans
trop de lacunes, au ps.
XXXII,
avec lequel dbute le texte
grec
du Coislin 12. Atteint
oe
point, l'diteur se contente de
donner
en note les
rfrences
A0,
mais il a soin, partout
o
des
fragments de
A
ou de
B doublent
le
texte grec,
de
citer
intgralement
le
latin.
Nous
avons fait allusion,
prcdemment,
aux quelques
autres
textes
latins
qui permettent l'occasion de
contrler
les
leons
des deux
(1)
Outre ce ms. de Milan, il existe
aussi un
ms. de
Turin F.
IV, 1
dont
les
fascicules 5 et 6 donnent une explication suivie de ps. XIII, 7
ps.
XVI,
15 et
une suite
d'exgses
de
ps. XVII ps.
XL,
13.
Mgr
Devreesse
le dsigne sous le nom de
B.
(2) Ci-dessus, p. 492, Mgr Devreesse l'appelle A.
(3)
Dans ees
fenillets, fol.
4a-13d se
trouvent
dj
quelques fragments
dt commentaire sur ps. XVII-XL,
13.
(4) C'est la
comparaison
entre A et
B,
lesquels
couraient jusqu'alors
paralllement,
qui permet
de
dceler
ce
changement.
(5) Mgr
Devreesse
dsigne
par
le
sigle
Ae cet abrg ou pitom de A,
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
9/39
498
. AMANN'
manuscrits A
et
B.
On sait que,
dans sa
liste
de gravamina contre
Thodor
de Mopsueste,
le
Ve concile,1
dont
nous
n'avons
que la
traduction
latine,
a
retenu un certain
nombre
de
textes
extraits
"des
commentaires
de
l'Interprte. Pour
le point qui nous
intresse
sont
cites
des
exgses
sur
les ps. Vllf, XV, XXI et LXVIII
(i).
En
sens
inverse et pour dfendre
Thodore, Faeundus d'Hermiane dans
son trait Pro
defensiane trium eapittiorum a cit
un passage de
capitale importance
du
eommeritaire sur le ps. XLIV
(2).
On
trouvera
tous ces textes
dans la prsente
dition,
paralllement
aux
textes
des
manuscrits qu'ils
doivent clairer.
Peut-tre
sera-t-on d'abord surpris que l'diteur
n'ait pas
recouru,
pour
l'tablissement de
son
texte, la
tradition
syriaque.
Il
y a
une
dizaine d'annes,
le
R.
P.
Vost signalait avec
beaucoup
d'insistance le confirmatur
sensationnel
que donnait l'quit des sentences
chi
V8
concile
contre Thodore
l'tude
de certains textes en cette
langue
(3).
Il
considrait en particulier les
commentaires publis au
milieu
du IXe
sicle par l'vque Iso dad de Merv comme un dcalque,
pour ne pas dire comme une traduction, de l'uvre exgtique de
Thodore
'(4). Avec Mgr Devreesse nous
estimons qu'il convient
d'tre beaucoup
plus
rserv.
Il est incontestable que
l'exgse de
l'glise nestorienne s'est
inspire trs abondamment de Thodore,
que la pense de celui-ci, ses
expressions
mpmes passent
presque
naturellement dans
les commentateurs
de cette confession.
Mais
de
l
utiliser
pour
la
restitution
du
texte
de
l'Interprte
les
commentaires de ses
lointains imitateurs,
La distance est considrable. Et
l'diteur de
Thodore
a
bien
fait, pensons-nous, de ne point cder
la tentation
o
on voulait l'induire (5). 11
a
fait toute diligence
pour nous donner,
au
moins
mal,
le
commentaire
tel que Thodore
l'avait
rdig. Ce commentaire est acuneux,
c'est
incontestable, et
nanmoins il
en reste des portions suffisamment
continues pour
qu il
ne soit
pas
impossible de
juger
de la manire de l'Interprte et de
(1)
Ve Concile,
act. IV, n. XIX, XXI, XXII et XXIII, XXIV,
Mansi,
Concil.,
t.
IX,
col.
211
;
mmes textes
dans
le Gonstitutum
du
pape
Vigile,
n.
XX, XXII, XXIII
et XXIV, XXV, texte dans
la Collectio
Avellana, Corpus
de
Vienne, t. XXXV a, p. 255 sq.
(2) P.
L.,
t. LXVII,
col.
739 C-741
D.
(3) J. M. Vost,
L'uvre
exgtique de Thodore de
Mopsueste
au
}Ie concile
de
Constantinople, dans Revue Biblique,
1929,
p. 382-395 et
p.
542-554.
.
(4) Voir dans l'art, cit le
texte
syriaque
et la
traduction
franaise
des
ps. VIII et XXI.
(5)
II s'en est
expliqu d'ailleurs dans un
article
qui rpond
directement au
R.
P.
Vost
: Par
quelles
voies
nous
sont parvenus
les
commentaires
de
Thodore
de
Mopsueste
?
dans Revue
biblique, 1930,
p. 362-377.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
10/39
Chronique
d ancienne littrature chrtienne 499
recueillir
sur ses
mthodes d'exgse
et mme.sur sa thologie quelques
enseignements qui ne sont
pas
sans
intrt.
Si l'on
veut
se rendre compte de la violence des passions qui,
aux
premires
dcades du VIe
sicle,
se
sont dchanes contre la mmoire
de Thodore,
il
faut lire le rquisitoire violent et haineux que dresse,
contre l'vque de Mopsueste, l'un des thologiens
les plus
avertis
de l'poque, Lonce de Byzance
(1).
Retenons seulement
ce
qu'on y
lit de
l'activit
de Thodore comme exgte. On nous le
reprsente,
peine
g de dix-huit ans, commenant dblatrer
(2)
contre
les
saintes
critures, rejetant
tout
ce
qu'avaient
dit
avant
lui
les
docteurs
autoriss, retranchant arbitrairement
du
canon
les
livres qui ne lui
convenaient pas, le livre
de Job, i'ptre
de
Jacques, les
Paralipo-
mnes avec
Esdras,
s'exerant
contre le Psautier dont il
supprimait
les titres mis en tte de chaque psaume,
interprtant
tous les
cantiques
sacrs
d'une
manire judaque en les
rapportant Ezchias,
n'en
accordant que trojs, et de
quelle manire ddaigneuse
(3), au
Christ.
Un dtail, en tout ceci, est retenir
: le
futur voque de
Mopsueste
a
commenc de
bonne heure sa carrire d'exgte. Celui-ci le reconnat
lui-mme
dans la
prface qu'il a mise
en tte
de son livre Sur
V
allgorie
et
l'histoire,
pour
son
ami Cerdon.
Aux
louanges que
ce
dernier
lui prodigue
sur
son
commentaire
des psaumes
Thodore
rpond avec-
la
modestie
qui
sied
en semblable
occurrence.
Il attribue
l'amiti
de Cerdon, plus qu au souci de la vrit, des compliments
qu'il
n a
pas conscience d'avoir
entirement
mrits. Son
commentaire
tait
une
uvre de dbutant o peut-tre il aurait
pu mettre
plus de diligence;
il ne
tenait
pas mordicus
toutes
les
interprtations qu'il
avait jadis
admises (4). On a voulu voir
une
rtractation dans ces quelques
mots de
Thodore.
C'est aller trop loin et transformer en un aveu
de culpabilit une phrase tout fait anodine (5).
Il
reste que, jugeant
(1) Contra nestorianos et
tutychianos,
1. III, dans
P.
G.,
t.
LXXXVIw
col. 1364-1376.
(2) apoivfiffoti, tenir
des propos
d'homme ivre.
(3) IIpapL^a, jetant
ddaigneusement.
(4) Texte conserv par Facundus, op. cit., III, 6, P.
L., t.
LXVII,ol. 602.
(5)
Siquidem
et multas immutationes Mo
tempore
quae nostra sunt
susceprunt. Voici
comment
Hsychius
de
Jrusalem a paraphras ces
quelques
mots
: Prima
autem elementa
suae
doctrinae
ex
judaico vanilo-
quio
incipiens codicem
in
prophctiam psahnorum conscripsit, omnes de
Domino
abnegantem, praedicationes. Culpatus
vero
et
pericliiatus, con-
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
11/39
5 E. AMANK
la
premire de
ses
uvres
avec
un
peu
de
recul,
l'vque de Mopsueste
n'en
garantissait
pas
la parfaite
exactitude. Et
pourtant il est bien
certain
que
le
mme
esprit
se remarque,
et
la mme mthode, dans
le
commentaire
des
psaumes
et
dans
les
nombreuses compositions
exgtiques de cet auteur. Celle qui est le mieux
conserve,
l explication
des
douze petits prophtes, ressemble, comme une
sur,
la
paraphrase du Psautier.
Pour
tre moins
bien
gards, les
commentaires
sur les
autres
parties de l .cTiture,
ceux
en particulier qui
expliquent
le Nouveau Testament et qui datent de
l'piscopat,
tmoignent
du
mme esprit, sinon toujours des mmes audaces.
Somme
toute,
l'on
peut affirmer que
la
mthode exgtique de Thodore
tait
fixe
ds
le dbut
et qu'il y est dsormais rest fidle. Et ceci,
avec les quelques restrictions que nous avons faites jadis, peut
galement
se
dire
de sa
thologie.
C'est
l'cole
de
Diodore
de
Tarse
qu il avait
puis
l'une
et
l'autre;
il
ne
parat pas
que
la vie lui
ait impos de srieuses et
importantes
rtractations.
On
conoit ds lors tout
l'intrt
qu'offrirait, si
elle pouvait
tre
pousse fond, une tude de cette premire uvre
de
jeunesse qu'est
le commentaire
du
Psautier. Nous nous contenterons d'en
signaler
rapidement ici divers aspects. Peut-tre
ces
remarques
mettront-elles
quelque
sourdine aux
observations si justes,
et
dans l'ensemble si
pertinentes, que le regrett M.
Pirot
a
prsentes,
voici maintenant
une trentaine d'annes
(1),
et
qui
paraissent
s'inspirer
parfois d'une
lvrence
exagre
l'endroit
des
dcisions
du
concile
de
553.
Il est peine besoin de signaler
l'attitude
que
Thodore
prend, ds
le
dbut,
l'endroit de la
mthode d'exgse
allgorique si fort en
honneur
Alexandrie
et
contre
laquelle
l*cole
d'ntioche,
ds le
temps de Lucien, s'tait
inscrite
en faux. Aux fantaisies de
l ' imaginat ion qui propose du
texte
sacr les explications les plus inattendues,
au
risque
de vider celui-ci de son contenu rel, il
faut
substituer
la
recherche consciencieuse, inspire par le respect de la grammaire et
traria
sibi
dixit non
ex
voluntate, sed cotnpulsus omnium querimoniis
et
codicem
ipsum delere pollicitus,
latenter
conservabat
judaicae
impie-
tatis viaticum.
Texte
lu
au
Ve
concile,
Actio
V,
Mansi,
t.
IX,
col.
248.
Ce
texte
serait emprunt une Histoire ecclsiastique d'Hsychius sur
laquelle nous n'avons point d'autres
renseignements.
Hsyehius qui fut un
des reprsentants les
plus
qualifis de
l'exgse allgorisante
est
un
contemporain de Thodore
;
il a comment le
Psautier.
Le fragment lu au
Ve
concile n'appartiendrait-il pas un commentaire Y
(1) L.
Pirot,
L uvre exgtique
de
Thodore de Mopsueste,
Rome,
1913. Par
l'dition
d'Ascoli, l'auteur connaissait
le
texte latin
du
commentaire .
Mais il
n'a pas eu suffisamment
de confiance
dans
les
quelques parties, dj publies
cette
poque,
du
texte
grec
fourni
par le
oislin
12.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
12/39
CHRONIQUE
D'ANCIENNE LITTERATURE
CHRETIENNE 501
de l'histoire. Le texte inspir avait dans la bouche ou sous la plume
de l'auteur qu'animait le
Saint
Esprit un
sens
prcis dont le
prophte
avait
conscience.
C'est
cela
d'abord qu'il
faut
atteindre.
Ce
n'est
pas
nier pour autant que, en diverses occurrences, les paroles sacres
yient, de surcrot, une signification
plus
profonde
et, en
un certain
sens, plus
vraie.
Thodore, ds
son premier
commentaire, a affirm
l'existence
du
lien mystrieux qui joint l'ancienne et la
nouvelle
alliance,
celle-ci
se
trouvant
prfigure,
prpare,
annonce dans
celle-l.
Telles
situations
o
se trouvent les
personnages de l'Ancien
Testament
sont
le type, la
figure d'vnements
qui se
sont
raliss
dans le Nouveau. Et, par exemple, les malheurs avec lesquels David
se trouve
parfois
aux prises sont comme une anticipation
prophtiques
des
souffrances
et. des misres
qui
vinrent,
au
temps marqu,
assaillir
l'Homme-Dieu.
Les
paroles qu'en
ces
conjonctures
pronona
le
roi
d'Isral
dpassent donc
en partie les sentiments qui les faisaient
natre,
elles
sont celles-l mmes
qui
viendront naturellement sur les
lvres du
Sauveur;
c'est alors
qu'elles prendront
toute leur
signification.
Mais l'on voit immdiatement
qu'il
faut, avant de les mettre
dans
la bouche
du Christ,
s'assurer
du
sens exact qu'elles araient,
prononces
par
David.
Il
ne s'agit pas,
sous prtexte
que telle
phrase
arrache
tout ce
qui
l'environne dans
un psaume,
s applique (plus
ou moins exactement aux
sentiments
qui
animaient le
Seigneur
dans
une circonstance dtermine, de dclarer qu'elle
est
une prdiction,
qu'elle
a
t
prononce
par
le roi
prophte
comme
une anticipation
des
paroles
mmes du Sauveur (1). Que si, remises
dans leur
contexte,
elles
se rvlent
comme ayant un sens bien
diffrent,
il
ne
convient
point de
les forcer,
pour
les appliquer tout
prix
une situation
pour lesquelles
elles
ne sont pas faites. La recherche du sens
typologique doit se rgler d'abord sur le sens
littral.
Ce
sens littral, comment l'tablir
1
La grammaire, le dictionnaire
sont videmment les
premiers
instruments
mettre
en uvre et
Thodore n a
garde
de l'oublier. Si
le texte
qu'il commente lui est
fourni par la traduction courante des Septante, il sait que, s'agissant
d'une
version, il serait
tout
indiqu de
recourir
si
possible au
texte
primitif
(2). Mais,
comme
l a
bien montr M.
Pirot, les
connaissances
(1)
II
est facile de faire
l'application
de
ce principe
quelques textes
particulirement
expressifs :
au Foderunt manus
meas
et
pedes
meos de
Ps.
XXI,
17 ;
au Dederunt in escam meam
fel
et in siti mea potavcrunt
me aeeto de
Ps.
LXVIII,
22.
(2) Discutant
les
interprtations
de
Ps.
XXXV, 2a, Thodore en rejette
une
comme tant contraire l'hbreu qui
est le
premier guide en
hermneutique .
T.
195, 1.
23; nous
renverrons
ainsi
la page
et la ligne
de la prsente
dition.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
13/39
502
;
.
AMANtf-
que l'on avait de la
langue
hbraque l'cole d'Antioche,
paraissent
assez parcimonieuses.
Et si
Thodore, fait justice, par un
appel
l'hbreu,
de
certains contre-sens commis
par
le
grec
des
Septante,
c'est
plutt
par une sorte de divination que par une connaissance
approfondie de la
grammaire.
Il a fort bien.remarqu que, en de
multiples endroits, le futur
du
grec doit se rendre par un
imparfait
ou un parfait, et que cette simple substitution rend tout
aussitt
clairs
es
passages
qui demeurent sans cela inintelligibles (1). Mais
il
attribue
avec
complaisance au gnie de la langue hbraque une
particularit
qui tient
simplement
la brutalit de l'interprte grec,
qui, au mpris
de
la syntaxe, a systmatiquement traduit
le
temps
perfectif
de l'hbreu par un parfait, l'imperfectii par
un,
futur (2).
Faute
de
pouvoir
recourir
au
texte
original,
Thodore a
du
moins
ia ressource de pouvoir
s'adresser
aux autres versions grecques dont
le
patient labeur
d'Origne
avait
rendu
facile
la comparaison avec
les -Septante. En
son
premier travail d'exgse, il recourt trs
frquemment
la
version de
Symmaque (3).
qu'il
dclare plus claire
que
le texte
courant (4).
Plus
rduit est l'usage de Thodotion;
mais
Thodore ne
laisse
pas, quoi
qu'ait
dit M. Pirot, de
l'utiliser.
Et cette
utilisation
des
deux versions
grecques parallles
celle des
Septante
n'est
certainement
pas, comme l a
prtendu
ce
critique, un
simple
effet d'imitation de
ce
qui s'tait
fait
antrieurement.
On
sent
dans
la
manire dont
Thodore se
renseigne auprs de
Symmaque
et de
Thodotion
un
rel
souci
de
s'clairer
personnellement.
Il
n'est
pas
jusqu la
version syriaque,
la Peshita,
qu'il
n'utilise. Si plus tard,
sans
doute
la
suite
d'objections qui lui ont t faites, il se montrera
trs svre l'endroit de cette
version
dclare par lui sans autorit,
il
n'en est
pas
l dans le
commentaire
des psaumes.
Elle
n a
pas
encore
ses
yeux
tous les dfauts; tel endroit, le
texte
qu'elle
fournit est plus
clair
que les autres (5).
Mais, laisse ses seules ressources, la
philologie
ne permet
pas
de saisir
compltement
le
sens littral d'un
texte. Plus importante
(1))
C'est
tout
aussi
vrai pour le
psautier
dit
gallican,
dont
la
liturgie
fait usage,
et qui
est
un
simple
dcalque
du
texte
des
Septante.
(2) Voir dims
Devreesse
p.
566,
la table alphabtique, au
mot
enallage temporum, la liste des passages o Thodore fait appel un
changement de
temps .
(3) Voir la table au
mot
Symmachus, p. 570-571.
(4) Symmaque
est
cpavcpwTspo,
tandis que
les Septante
sont [xcpavuxw-
xspoi, qu'il ne
faut
pas traduire par
emphatiques
. Voir p. 364-365.
(5) Cf. p. 93, 1. 16 sq., le
dveloppement
se termine par ces mots
:
JJnde ,Mie
magis sensus, qui
de
syro
sive
hebraeo
nasitur est sequendus,
unde et reliquorum dictorum
conseqiientia reperitur
,
;
p.
395, 1. 15
et 25,
b xaiu
a-aoTSov
o Supo pir^v'jwv, etc.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
14/39
CHRONIQUE
D'ANCIENNE LITTERATURE
CHRETIENNE 503
se
rvle
sa connaissance
des conditions diverses
dans
lesquelles ce
texte a
t rdig.
La question
d'auteur
est
primordiale; mais
Thodore
ne
s'y
attarde gure.
Avec
une
assurance
toute
juvnile,
il
tranche
la question en faveur de David.
C'est
lui qui
est
l'auteur de
tous les
psaumes. Qu'on
ne
lui dise
pas
que nombre d'entre
eux
portent
en
tte le
nom d'autres
auteurs
: Asaph,
les
fils de
Cor
;
il
n'a cure de
ces
titres, qui d'ailleurs
varient
dans le
grec
et dans le
syriaque. Aussi
bien s'est-il
fait du grand
roi,
vrai fondateur
de la monarchie isralite, une conception
grandiose.
David est
le
premier
de la longue srie des prophtes qui, reprenant en
sous-iuvre
le travail de Mose, doivent prparer le peuple de Dieu
son rle historique et religieux. Il est de la mme ligne que les
Isae,
les
Jrmie,
les
Amos ou
les
Kacharie.
Dans
nombre
des
arguments,
que
Thodore consacre
mettre
en
lumire
ce
rle
uu
roi,
on
sent
passer
le mme souffle qui anime tels splendides
passages du
commentaire
sur les
petits
prophtes (1). Le
prophte
n'est
pas
seulement
le
prdiseur de l'avenir;
c'est
le prdicateur
d'une vie religieuse et
morale plus pure, le propagateur des grandes
ides qui, aux pires moments, viennent arracher le peuple au
dcouragement et au dsespoir et lui rendent confiance en
sa
mission. Ainsi,
loin
d'tre
un simple recueil de cantiques, le
psautier est
d'abord
et surtout une collection d'oracles
(2).
Est-il
possible
de distinguer
les
plans successifs que discerne
dans
l'avenir le
voyant
que
Dieu
claire
1
Thodore
le
pense, mais
il
faut
bien reconnatre qu'il y a une part
considrable
d'arbitraire
dans
dont
il
procde pour tablir les temps viss par le prophte.
(1) Voici l'argument du psaume LXXI
:
Deus
judicium
tuum rgi
da.
Pour
Thodore
c'est
une
prophtie
du
rgne
de Salomon,
mais qui
dpasse de
beaucoup
le fils propre de David
:
David,
ce grand roi,
juste
et
prophte,
avait grand souci de son
peuple
et se
proccupait
de ce que,
aprs sa mort, ce peuple
ft bien
gouvern. Alors
qu'il
y rflchissait
et
qu'il
priait,
Dieu lui
indiqua comment
son fils
et successeur jouirait d'un
grand
honneur, d'une
grande
gloire et comment, sous lui,
le
peuple serait
eu
grande prosprit, gloire
et
honneur.
L'ayant compris, David
prophtise
d'une
part, et prie,
d'autre
part,
comme
d'ailleurs
en
beaucoup
d'autres
endroits, il
prophtise,
demandant, sous
forme de prire, que
cet
avenir
se ralise, enseignant
aussi ceux
dont il
vise l'poque qu'il ne suffit pas
de
savoir ce'qui sera, mais qu'il faut demander que cela soit, en se rendant
digne soi-mme, par la
rectitude de
la
vie, des
choses
prophtises.
C'est
le cas de
beaucoup
de psaumes concernant le
peuple
captif
Bbylone,
ou
encore du temps d'Ezchias , P. 470, 1. 15 et sq.
(2) Cela ne veut
pas
dire que, pour
Thodore, chaque psaume
soit
un
oracle prophtique; il en est
qui
expriment
les
sentiments de David dans
telle
circonstance de
sa vie; ces sentiments peuvent en
inspirer
d analogues ceux qui
se
trouveront
ultrieurement
en
semblables conjonctures,
\oir l'argument;'
du
psaume XXXVI, p.
205-206.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
15/39
504
.
AMANN
D'abord il ne tient aucun
compte
des titres qui
frquemment
se
rencontrent en
tte des
psaumes. Sans doute la comparaison de
ces
titres
dans
les
diffrentes
versions l'a-t-elle
averti
du
peu
de confiance
que mritent
ces
textes (1). Ceux du
grec
ne sont pas
toujours ceux
de l'hbreu
et la
PesMt
syriaque lui en fournit
d'autres
qui sont
totalement
diffrents.
Cette
dernire version
pousse
au maximum
l'arbitraire dans la dtermination du sujet des psaumes. D une part
elle prcise
avec minutie les circonstances
de
la
vie de
David
o
fut
compos tel ou tel
cantique;
d'autre
part elle fait d'un certain nombre
des psaumes des
prophties
relatives
un
avenir trs prcisment
dsign (2).
Pourquoi
Thodore ne pourrait-il y aller lui aussi de
ses conjectures personnelles
? Il
n'y a pas manqu
et,
notre avis,
c'est dans
la PesMt qu'il a pris,
sinon
l'attribution de chacun des
psaumes
telle
circonstance
donne,
du
moins
l'ide gnrale
que
telle des vues prophtiques
exprimes
par David se rapportait au
roi
Ezechias
et
son,
temps, telle autre la captivit de
Babylone,
telle
autre mme aux
temps
machabens. On s'est parfois
tonn qu'il
ait fait
du
psaume VIII un psaume messianique au sens strict ; il
ne faisait par l que dvelopper le titre
donn
ce cantique par
la Peshit
(3).
De fait il
est
dans la
vie
du
peuple hbreu un certain nombre de
circonstances importantes
qu'aurait
spcialement
vises le
roi
prophte : la miraculeuse
dlivrance
de Juda au temps d'zchias, alors
que
la
menace
de
Sennacherib
se
faisait
le
plus
terrible
contre
Jrusalem (4) ; la captivit de Babylone, avec ses
angoisses
et aussi les
joies
du
retour; l'poque
machabenne enfin,
o
s'organise, aprs les
rudes
combats
des
Juifs
contre
les conqurants
paens, la thocratie
Isralite,
le
rgne
des
prtres-rois. C'est envers
zchias
que Thodore
s'est
montr le plus
libral; selon
la
Peshit son cas
tait
vis par
(1) A
propos du titre du
psaume
L
:
Miserere mei
Deus
secundum
magnam, misericordiam tuam , Thodore crit
:
Nulle
part,
nous
ne
voulons tre esclave des titres, et nous avons dit, dans notre
prface,
que
nous
recevons ceux-l seuls
dont
nous pouvons
vrifier
l'exactitude
.
P.
332,
p.
27.
Cette prface n'est pas conserve.
(2) Le Ps.
XC est rapport
zchias ;
la
Ps.
OVI au retour de la
captivit de Babylone
les
psaumes graduels sont la prire du peuple
Babylone le
Ps. CXXII
est mis dans la
bouche
de Zorobabel le
Ps.
CXXIX dans celle de Nhmie
;
le
Ps. CXLVI
prdit l'action de
Zorobabel et d'Esdras.
(3) Prophetia
quod laudem
osannis dicturi
esnent
infantes et pueri
atqtte adolescentes Domino.
(4) IV
Reg., XVIII,
13-XX,
21;
cf,
Is.,
XXXVI-XXXVIII,
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
16/39
CHRONIQUE
D'ANCIENNE
LITTRATURE
CHRETIENNE
505
un
seul psaume (1) ; en croire Thodore quatorze cantiques
au
moins
concerneraient
soit les menaces qui lui furent faites,
soit
le
triomphe
prodigieux
qui anantit sous
les murs
de
Jrusalem l'arme
d'Assour,
soit
la maladie ultrieure dont
fut
victime
le pieux roi, soit enfin sa
miraculeuse gurison.
Voici
l'argument
du psaume XIII
:
Dixit
incipiens in
corde
suo
:
non est Deus-
(2) :
Sous zchias,
roi
de
Juda,
Sennacherib,
roi
d'Assyrie,
ayant
triomph
main arme de
nombre de cits de la Jude, emmena en captivit, du droit du
vainqueur, les dix
tribus;
il fit
prisonniers
galement plusieurs de ceux
qui
taient
des ressortissants d'izehias. Puis, se disposant emporter
par
force
Jrusalem, il envoya
son Rabsaqs pour
amener
le peuple
de la ville
capituler,
soit
par promesses,
soit
par
menaces. Et parmi
les
paroles
de
jactance
que
cet
officier
pronona alors
de
la
part
de
son
roi, il
ne
sut
mme pas s'abstenir de blasphmer Dieu,
s'eriant
pour terrifier le peuple
:
Qu'zchias ne
vous
induise pas en erreur
en vous promettant la dlivrance de la part de Dieu. Les dieux
des
nations voisines ont-ils chacun pour sa part dlivr leurs
pays
du
roi
d'Assyrie
?
O est le Dieu d'Emath et d'Arfath
?
. Et
encore : Quel Dieu arrachera son pays ma puissance
?
. Telles
sont les
paroles
pleines de
vanit
et de
superbe
qu'il lanait avec
jactance,
voulant
faire croire qu son pouvoir Dieu lui-mme ne
saurait
s'opposer. Voil ce que David,
dans le
prsent
psaume, prdit
longtemps
l'avance . Et Thodore de commenter en ce sens chacun
des
mots
du
psaume.
L'insens
qui
dit en
son cur
:
il
n'y
a
pas
de Dieu ,
c'est
bien l'Assyrien, qui, sans aucun doute,
ne
croit pas
en Dieu puisqu'il il ne craint
pas
de se
prfrer
lui.
On sait quelle
fut,
d'aprs le livre des Rois (3) la
rponse
de
Jahvh l'insolent
dfi
de l'Assyrien :
L ange
de Jahvh
sortit
et
frappa dans
le camp des
ennemis
185.000 hommes, et, quand
on
se leva le
matin,
c'taient tous des
morts
. C'est pour remercier
le Seigneur
de cette mmorable
dlivrance
que David
met
dans
la bouche d'zchias
le
psaume XXVIII : Afferte
Domino,
filii
Dei,
afferte Domino
filios
arietwm
.
Le roi ordonne
par
l
l'offrande
d'un
grand
sacrifice
d'action
de
grces
(4),
Et,
gnralisant
cette ide : Le bienheureux David, continue Thodore,
parle
au nom
(1) Ps. XC :
Qui
habitat in adjutorio Altisimi
. Nous n'avons pas
dans la prsente dition le
commentaire de ce
psaume; il serait
intressant
de
savoir
si Thodore lui avait
conserv cette
attribution.
(2)
P.
78.
(3) IV
Reg.,
XIX, 35.
(4)
Hune
psalmwm beatus
David sub ejusdem
Ezechae persona cecinit,umque
post eadem Assyriorum
introducit Deo
triumphqlcs
hostias
immo*
lare. P.
13g,
1.
19,
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
17/39
506-
. AMAKN
'''.
1
de ceux
(1)
qui devaient tre mls des vnements futurs, et il
prononce
non pas
exactement
les paroles que ceux-ci devaient
dire,
mais celles
qu'il
convenait
de
prononcer alors . Mme argument
pour
le
psaume XXIX : Exaltabo te, Domine, quoniam suscepisti me .
Heureux de cette dlivrance inespre,
Jzchias,
au dire des Parali-
pomnes,
ne rpondit
pas
au bienfait qu'il
avait
reu et son etur
s'leva et la colre
de
Jahvh fut
sur
lui ainsi que
sur
Juda et
sur
Jrusalem (2). Une
grave
maladie mit
le roi aux
portes
du
tombeau,,
qui devait lui apprendre ne point entretenir
de
penses de
superbe.
Dieu
eut
ensuite piti de son
humilit,
lui
rendit
la sant et
le
dlivra
de la
mort
qui
dj le
tenait. Voil
ce
que David,
dans le
psaume
en
question,
prophtise en mettant
dans
la
bouche
d'tzchias des.
actions
de
grces
pour
sa
dlivrance tant de son
erreur
que de
sa
maladie.
Je
vous exalterai,
mon
Dieu,
parce que
vous
m'avez
relev,
c'est--dire parce que vous
m'avez
,fait revenir de
la mort
la
vie
(3). Ce thme donn,
l'application
est
facile
chacun des
versets.
On multiplierait
ces
exemples (4).
Un autre vnement, qui devait tre
dans
l'histoire d'Isral
d'une
incalculable porte, la transplantation
Babylone,
va
tre exploit
par
Thodore dans un
sens
analogue. Et d'abord les circonstances
qui la prcdent immdiatement,
entre
autres la prdication de Jr-
mie et les perscutions
quevaut au
prophte
son obissance
aux ordres
divins.
Ce sont les plaintes de ce juste
qu'exprime
l'avance le
psaume
XXXIV
:
Judica, Domine,
nocentes
me,
impugna
expn-
gnantes me. Sans doute, dclare
Thodore,
Jrmie
n'est
pas
le seul des prophtes
avoir
prdit
les maux qui
devaient
s'abattre
sur le
peuple coupable.
Pourquoi donc
David vise-t-il
celui-ci
exclusivement
?
C'est
parce
qu'il merge
parmi les prophtes de
cette
poque et
c'est l'habitude de
David, quand il prdit l'avenir, de
prophtiser en mettant les paroles convenables dans la bouche d'un
personnage
plus remarquable et d'exprimer
lui-mme
les sentiments qui
conviennent celui-ci dans
telle
situation
donne (5). Nous-
n'avons
pas le commentaire du clbre, psaume CXXXVI
:
Super flumina
(1) x: erum
persona,
expression frquente
;
nous
verrons plus loin
l'abus qui a
t fait de
cette tournure, en
une autre
circonstance, pour
chercher
querelle
l'Interprte.
(2)
II
Par., XXXII,
24.
(3) P. 135, 1. 2-18.
(4) Voir la table, au
mot
Escchias. D'autre part le ps. XLV
:
Deus
noster refugium et. virtus se
rapporte
l'poque d'Achaz et
de
l'invasion de Juda par les rois
de
Samarie et
de
Damas.
s
(5) P.
169,
1. 6 et sq. Ici
nous
avons cte cte le texte grec de G 12
et celui du latin fourni par A et
B,
,
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
18/39
CHBONIQUE
D'ANCIENNE
LITTRATURE CHRETIENNE 507
Babylonis
; nul
doute que
Thodore
ne
l'ait expliqu
le plus
l ittra lement possible.
C'est
dans le mme sens
qu'il interprte
le
psaume
XXXIX:
Exsptans
exspectavi Ddmmwnl,
en
dpit
de
la
prsence
dans
ce cantique des clbres
paroles
Vous n'avez pas
demand d'holocaustes et de sacrifices, alors
j ai dit
:
: Voici, je
viens ,
paroles
que l'on tait si
naturellement
tent de mettre dans
la bouche
du
Christ
(1).
Il
faut savoir,
dit
Thodore, rsister
cette tentation
:
Le fait que Paul (2) rapporte
ces
paroles
au
Seigneur
ne prouve pas, comme certains
le
pensent, que
le
psaume
parle directement de celui-ci. Quel danger il y
a
les appliquer
la
personne du Seigneur,
il n'est
pas
malais de l'apercevoir... Aussi
bien Paul ne
les
dit-il
pas
de la personne
du
Sauveur, il
se contente
de les citer dans
un sens analogue
(3). Dissertant cet endroit des'
sacrifices de
la
loi
et
de
leur
inutilit,
il
se sert
de
ces
mots
prononcs
par
le
peuple
(captif
Babylone) pour montrer que bien
suprieure
est aux
sacrifices matriels l'obissance
la loi de Dieu .
On expliquera
encore,
en les faisant
prononcer par
les dports de
Rabylonie, les
paroles
du
beau psaume
XLI
:
Quemadmodum desi-
derat cervus ad fontes
aquarum
.
David, jouant le personnage
du
peuple captif,
prononce
les
mots
eux-mmes qu'il leur convenait
de
dire
en ce
temps-l.
Et s'il est vrai
qu'ils
prennent dans la bouche
du
roi-prophte un ton
plus
personnel,
cela rien
d'tonnant... Car,
recevant du
Saint-Esprit
la connaissance du futur,
il ressentait
plus
profondment
cause
de ses
propres
dispositions
le
sens
de ce
qu'il
disait. Aussi
bien David ns
disait-il
pas les
paroles mmes que
les
captifs
prononceraient un jour,
mais
bien celles
qu'il'
leur eonviendrait
alors de
profrer;
et c'tait
une manire
de leur fournir les sentiments
mmies
qu'ils
devaient alors cultiver dans leurs mes (4) Le psaume
LX,
:
Exaudi,
Deus, depreeutionem
meaim est
relatif
lui
aussi
la captivit; il montre aux exils de quelle
manire
leurs
demandes
obtiendront le secours de Dieu et le retour dans la patrie. N'est-ce
point des
extrmits
de
la
terre, a
finibus
tenrae,
qu'ils
font
monter
jeur clameur vers Dieu ? (5) Et
le
verset
7
:
Dies super
dies rgis
adjicies
ne
vise-t-il
pas
clairement Zorobabel,
le
reprsentant
accrdit,
le vrai
roi
des exils ? Par la suite, dans son
commentaire
des
petits prophtes, Thodore reviendra
sur
cette belle figure
de Zoro-
(1) P. 248.
(2) Hebr., X, 4-7.
(3) KotTi xaiixTjV ttiV Siavoiav.
(4) P.
260-261.
(5) P.
397, 398,
18
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
19/39
508
. -
AMANN
:
babel, dont il clbrera
les
mrites
(1). Ds le
commentaire des
psaumes le voici qui
prlude
aux ides
qu'il dveloppera
plus
tard. C'est
encore
le
retour
de
la
captivit
qui
est
annonc
aux
psaumes
LXIV
:
Te decet hymnus Deus in Sion , et LXV
:
Jubilate Deo
ommis
terra ,
encore
que ce
dernier
soit mis plus spcialement dans la
bouche
des
plus
vertueux
parmi
les exils.
De
mme
le psaume
LXVI
:
Deus
misereatur noslri et beinedicat nobis , et le psaume LXXX
:
Exsultate
Deo adjutori nostro .
Nous
en omettons d'autres, non
moins caractristiques, les
citations
prcdentes suffiront montrer
avec quelle virtuosit le thme en question s'est trouv exploit.
Tout autant celui de la priode
machabenne
(2). C'est dans
l'argument
du
psaume LIV :
Exa-udi,
Deus, orationem meam , que
Thodore a le mieux
marqu
la signification qui s'attachait cette
nouvelle
poque
de
la
vie
d'Isral
(3). En
quelques
traits,
vigoureusement marqus il brosse le
tableau
de
la rsistance
du grand prtre
Onias
aux
menes
du
parti
hellnisant,
des intrigues de Jason,
frre
d'Onias, pour
se
faire donner
le suprme pontificat,
de la dposition
d'Onias,
qui
abandonne la Palestine,
se
rfugie en Egypte, y dresse
un autel et y construit un temple, o pourront s'accomplir les rites
de la
pit, devenus
impossibles
Jrusalem (4).
C'est en fonction
de cette ide
qu il
commente
les clbres
versets 13 et 14 :
Quoniam,
si
inimicus
meus
maledixisset
mihi sustinuissem
utique...
tu autem
homo
unanimis, dux meus
et
notus meus .
La rsistance arme de
Mathathias
et
de ses
fils,
les
succs
qu'elle
remporte,
tout
cela
est
annonc,
au
psaume
XL
VI Omnes gentes plaudite manibus qui
est
un chant
de triomphe,
au
lendemain des
premires victoires.
A
quoi l'on
rapportera encore
les
psaumes
LV
:
Miserere mei,
Deus,
quoniam coneulcavit me homo , LVI
:
Miserere
mei, Deus,...
quoniam in te
confiait
anima mea ,
LVII :
Si vere
utique
justitiam
loquimini , et
encore
les
deux
suivants,
puis
le psaume LXI,
dont
il manque
l'argument
en grec, mais dont le
latin
de A2
donne la
signification gnrale.
Il
y en a d'autres encore, mais il convient de
s'arrter un instant au psaume LXVIII
:
Salvum mie fac,
Deus,
quoniam
intraverunt
aquae
usque
ad
animam
meam
.
Aussi
bien
le verset
22
de cette pice
:
dedirunt in
escam meam
fel et
in
siti
mea potaverunt me aceto , avait-il invit les commentateurs prc-
(1) Voir surtout In Michaeam, V, F. G., t. LXVI, col.
372
et sq.
(2) Voir la
table le mot
: Macchabucorum
historia.
(3)
P. 351-353.
(4) Thodore fait ici
une
confusion entre Onias III, qui devait tomber
victime
des machinations
de ses ennemis, et Onias
IV, son
fils,
responsable de
l'rection, qui
fut juge schismatique, du sanctuaire gyptien de
Lontopolis.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
20/39
CHRONIQUE
D'ANCIENNE LITTERATURE CHRTIENNE
509
dents
faire
au Christ lui-mme l'application directe
de
la prophtie.
Sans compter que,
au dire
de saint Jean
(1),
les aptres
avaient,
aprs
coup,
remarqu combien
un
autre
mot du
psaume
convenait
au
Sauveur.
'\ZePws
domus tuae
comedit me,
disait
le
psalmiste au
verset 10;
l'pisode
des
vendeurs
chasss du
temple
n'avait-il pas
ralis
cette prophtie 1
Thodore
ne
s'meut
pas
de ces
rapprochements. L'argument qu'il met en
tte
du psaume, beaucoup plus bref
qu'
l'ordinaire,
se contente
de dire :
Prdisant
les
vnements de
l'poque
machabenne,
David
expose
(en mettant
ces paroles
sur les
lvres
des hros) la grandeur
de leurs
misres,
disant
les guerres qui
leur
furent imposes
par
les trangers, celles aussi qu'occasionnrent
les complots de
leurs proches.
Le verset 10,
dans
cette
perspective,
ne prsente
aucune
difficult
:
Le
zle
de
votre maison me dvore ,
qu'est-ce
dire
:
Contemplant
votre
maison
deshonore,
l'autel
qui s'y
dresse
mis sous le vocable de Zeus, les sacrifices accomplis
l'honneur
des
idoles,
emport
par
la
colre et
le zle
je n'ai
pu
supporter d'tre le tmoin
de tout
cela et je me
suis
retir
.
Voil qui
s'adapte
parfaitement
la
situation
de Mathathias, qui, de plus,
massacra
le prpos aux
sacrifices
paens
et celui qui
se
prparait
sacrifier
. Non
moins
obvie
est l'explication du verset
22
sur le
fiel et
le
vinaigre
dont
est rassasi
celui que
David fait
parler (2) :
La
nourriture et la boisson paraissent
agrables
lorsque
l'on
est dans la
joie, dsagrables,
amres dans
le
deuil et telle
tait
bien
la
situation
des
Machabes,
au
point
qu'en
toute vrit,
raison
de
leurs
inquitudes et de leur irritation, la nourriture leur
paraissait
fiel, la
boisson peu diffrente
du
vinaigre et
d'autant
que leurs
inquitudes
et leurs
colres
taient
causes
par l'attitude
de
leurs proches.
D'autre
part
l'vangliste
s'est
servi
de
ce texte en
parlant de Notre Seigneur;
celui-ci s'est
appliqu
lui-mme
les mots
:
Le zle
de
votre
maison
me dvore ;
Paul, s'exprimant
sur
le compte
des Juifs, a dit
:
que leur table leur devienne un pige,
etc. (3)
;
et
Pierre, parlant
de Juda :
Que sa demeure
devienne dserte (4). Tout cela dans
des
circonstances bien
diffrentes. Ce n'est donc pas que le psaume
vise simultanment les
Machabes d'abord?
puis celui-ci
et celui-l.
Non,
les
paroles
en
question
visent les Juifs
apostats
de
Dieu
et
de
la loi,
elles
leur
reprochent
leur duret; mais leur application
allait
(1) Joa, II,
17.
(2) Ici
le
grec
est doubl
par
la citation du Ve
concile, lequel
fait
grief
Thodore d'avoir
dtourn
ce
passage
de son
sens messianique. Les
deux textes, p. 454-455.
(3)
Rom., XI,
9, se
rfrant
Ps. LXVIII, 23.
(4) Act.,
I, 20, se rfrant
Ps. LXVIII, 26.
7/25/2019 O Noua Lucrare a Lui Th Mp
21/39
510
.
AMANN
de
soi
d'autres cas
semblables.
En bref,
c'est par
simple accomo-
dation que les crivains du
Nouveau Testament ont
appliqu
ces
textes
des
circonstances
qui
n'taient
pas
sans analogie
celle
qui
visait
l'auteur
inspir
du
psaume.
N'oublions pas d'ailleurs que le dessein de
l'crivain
sacr n'est pas
prcisment
d'annoncer
l'avenir en
tant
que
tel,
mais d'inspirer aux
lecteurs, jusqu au plus loin des, ges futurs les sentiments de pit, de
religion, de repentir, de viriles rsolutions qui
l'animent
lui-mme,
au moment
o,
sous
l'inspiration
d'en haut, il voit les vnements
qui
se
drouleront
dans
l'avenir. La prophtie,
en
d'autres
termes,
est surtout un
thme
de prdication, et
les
psaumes, de
ce chef,
ne
diffrent pas des
uvres
composes ultrieurement par les voyants
d'Isral. Cette
ide,
Thodore la reprendra sans se
lasser
dans ses
commentaires
des
petits
et
des
grands prophtes.
C'est
ce
qui
donne
son
exgse
de la
littrature prophtique
son caractre trs
particulier, disons aussi trs moderne. Depuis l'poque dj lointaine des
Pres
apologistes, on
s'tait
habitu
voir
dans les
crits de l'Ancien
Testament, dans
les
prophtes en particulier, un arsenal de
preuves
qui convergeaient toutes vers la
dmonstration
de la vrit de la
Nouvelle Alliance.
Qu'on
relise Justin, Origne,
Eusbe,
les
textes
du pass
isralite
n'y
sont gure
tudis
qu'en fonction des ralits
chrtiennes.
Peu
de souci,
chez tous
ces auteurs, de reconstituer le
milieu juif,
ses
sentiments,
sa
pit, de
le
comprendre
en lui-mme,
pour
lui-mme.
Si
l'on demande
aux
livres
inspirs
de
l'Ancien
Testament
une
rgle de
vie, un
modle de prire,
un type
de religion,
c'est en les transposant
d'emble
en
une
autre
tonalit.
Ces livres,
ils
sont tout
ntres
,
comme
dit
l'ptre
de Pseudo-Barnabe, et,
au
risque de
puissants
contre-sens, on
leur
fait
parfois
exprimer des
sentiments,
des
ides
qui n'avaient mme pas
effleur
la penss de leurs
auteurs. Combien
plus
sage,
plus
conforme
aux lois
de
la psychologie
et de l'histoire apparat la mthode de l'cole
Antiochienne,
celle de
Thodore, son plus remarquable disciple Aller d'abord
au sens
premier
du texte,
voquer
toutes les rsonnances
dont
il tait charg
dans
la
conscience
de
son
premier
auteur,
de ses
premiers auditeurs,
de
ceux encore
qu'il visait dans
un
avenir
plus
ou moins loign, puis
montrer
comment,
aujourd'hui
encore, tous ces chos pouvaient se
prolonger en nous. Nous n'avons plus qu'un fragment insignifiant
du
trait
compos
par
Thodore
contre
Origne et sa mthode
d interprtation (1),
o
taient opposes
l'exgse
historique et
l'allgorie.
(1) Dans Facundus, Pro defensione
trhim capitulorum,
1, III,
c.
m,
. L.,
t. LXVII,
col.
602 B-C.
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22/39
CHRONIQUE
D'ANCIENNE
LITTERATURE CHRETIENNE 511
Sans doute y trouvait-on explicitement dveloppes des considrations
du
genre de celles que nous faisons ici.
Or,
ds
le
dbut
de
sa
carrire
d'exgte,
le
futur
vque
de
Mopsueste
a multipli les remarques
en
ce
sens. Voici comment il
introduit
l'exgse du
psaume XXXVI : Noli aemulari in maiig-
nantibus
:
Tous les
psaumes
du bienheureux David
visent
l'utilit spirituelle des hommes; mais tous n'y visent
pas
de
la
mme
manire.
Dans certains l'auteur
expose
des thmes
dogmatiques;
en
d'autres
il
chante des hymmes la louange du Crateur; en d'autres
il suppose
(par une vue prophtique) des situations futures
et,
tout
en les
annonant,
il indique
les
sentiments
qui
conviendront en
l'occurrence et
dans
des
circonstances
analogues. Il y
a
des psaumes o
c'est
par sa propre histoire qu'il
enseigne
ses auditeurs leur montrant
comment
il
se
faut
comporter
dans
le
pch
ou
dans le
malheur.
Il
en
est
d'autres
o, en
dehors de
toute supposition prcise
et concrte,
il prononce des
exhortations, disant
tout
simplement
ce
dont il faut
^ s'abstenir
ou
ce
qu'il faut faire d'une
manire gnrale. Tel
est le
psaume en question.
Il
arrive
souvent
que,
voyant le
bonheur des
mchants,
nous
protestons et disons
que
la justice n'est d'aucune
utilit. Beaucoup de justes sont dans le
malheur,
perscuts
qu'ils
sont
par
les
mchants,
tandis que l'iniquit ne
parat
pas,
tant
s'en
faut, tre une cause de dtresse. C'est cette plainte que rpond notre
psaume (1).
Par
contre,
le
psaume
suivant
:
Domine,
ne
in
furore
tuo
arguas
me , dveloppe un
thme
religieux et moral, celui de l'humble
confession du
pch, en faisant vibrer le
lecteur l'unisson
des sentiments
de
douleur
qui remplirent David aprs
sa faute
avec Bethsabe :
C'est
ici (2)
l'humble
confession du
souverain,
n'en
dplaise
certains
qui
trouvent
fort dplace,
dans le psautier,
une telle
confession.
Ces
gens-l me
semblent ne rien entendre la
nature
des exposs faits
par l'criture et
spcialement
par
les
psaumes.
S'ils
savaient
que
nous
n'avons le
psautier que
pour
en
recevoir
des leons
de
morale,
ils
reconnatraient qu il faut placer en toute premire ligne
ees
psaumes
de
confession
(3). Aussi
bien,
nous
avons
besoin,
pour
notre
part,
d'apprendre la
confession
et la rforme de nos murs. Car, s'il est
possible de trouver des
hommes
qui arrivent gouverner plus ou moins
leurs
murs,
il
n'en
est point
qui
soient jamais assez purifis pour
n'avoir jamais besoin de
confession. D ailleurs
en d'autres textes
(1) P. 205-206.
(2) 218-219.
(3) Tout; lFaXij.o'j; to;
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23/39
512
. AMANSf .
scriptufaires se rencontrent des confessions analogues (1).
Mais
une
objection se prsente
:
comment
concilier
la
grce de l'inspiration
avec
l'tat de
pch
1
Cet tat
de
pch
n'est-il
pas
suppos
par la
confession mme
du
roi
?
Et Thodore de rpondre : Nous ne
prtendons
pas
que c'est
avant
d'avoir reu son pardon que
David a parl
ainsi. De fait, le
roi
n'est pas
demeur
longtemps dans l'tat de pch.
C'est aprs
coup
qu'il
est
revenu
sur sa faute, et spcialement quand
le malheur
a
fondu sur lui
la suite des menes
d'Absalon.
En
dfinitive cette confession peut demeurer
le modle
de
la
ntre
(2).
Aprs quoi l'on
peut s'tonner
que
Thodore
ne
traite
pas 'de la
mme
manire
le clbre psaume L : Miserere mei, Dews, secundum
magnam
misericordiam tuam .
En
dpit du
titre
qui se lisait dans les
Septante : Psaume de David,
quand
il reut la visite
du prophte
Nathan,
aprs
l'aventure
avec Bethsabe
,
notre
exgte se
refuse
prendre ce psaume pour une confession personnelle du roi-prophte
pu
lendemain
de sa
faute. Cette composition, dit-il, est une
prophtie,
non
une confession. Que l'on songe, en effet, aux derniers versets :
Bnigne foc,
Domine,
in bonu vluntate tua
Sion, ut
aedificentur
mri
Jerusalem
.
Au
temps de
David,
Sion n'avait
pas
tre
rebtie,
la liturgie
du
temple n'avait
pas
cess.
Persuad
que
le
psaume est
d'une seule venue,
ne souponnant pas
qu'il ait
pu
subir
dans
la suite
des temps des additions ou des changements,
demeurant
fidle, envers
et
contre
tout, sa rgle
d'exgse suivant
laquelle
il
ne peut y avoir
au
cours
'd'un
cantique,
changement
de
la
personne
qui
parle,
Thodore ne trouve
qu'une
solution : dans tout le
texte
David envisage
le sort du peuple
emmen
captif en Babylonnie,
il
lui fait d'abord
regretter
ses fautes, puis demander la dlivrance. Bref le Miserere
rentre dans la catgorie des psaumea de la captivit.
Voici un cantique enfin
que
nulle circonstance
historique,
ni du
prsent,
ni
de l'avenir n'a inspir, c'est
le
long psaume
LXXVII
:
Attendite, papule
meus, legem meam,
,
o
est
raconte l'histoir
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